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L'ASCENSION D'UN CLONE

 Le monde politique est un ring. 
 Un jour, l'opinion se lassant
 d'un président bling-bling
 par ses votes fit tant
 qu'il dut céder la place. 
 Le nouveau, figure plus pâle, 
 ne fréquentait pas les palaces.
 Il se voulait un homme normal,
 plus proche de ses sujets. 
 Sympathique, un peu mou, 
 il disait oui à  tout, 
 et promettait d'éponger 
 une partie de la dette.
 Les gens n'y croyaient pas, 
 ce n'était pas une grosse tête, 
 mais essayer pourquoi pas ?
 On lui donna sa chance.
 Hélas, la suite des événements
 ne rétablit pas la balance.
 Il fut un mari, puis un amant, 
 on le vit en scooter et en pédalo, 
 mais l'État menaçait de couler
 sous les charges accumulées 
 comme un navire qui prend l'eau. 
 A son tour, notre père tranquille
 lassa donc l'opinion. 
 Approchait le jour des élections.
 La comtesse de Lille
 lui retira son soutien,
 et derrière elle, la cour. 
 Sa campagne fut un four
 où l'on  vit l'un des siens
 grignoter les sondages
 par sa prestance et son verbe.
 Il avait déjà, en dépit de son âge, 
 des compétences en gerbe.
 Lors du tournoi ultime
 il cassa même la baraque
 d'une candidate fourbe, réac,
 et raciste en prime.
 Le peuple en resta baba. 
 Il cria : vive le roi !
 Ce fut la fin des débats :  
 On compta un, deux, trois, 
 et hop le diablotin sortit de sa boîte, 
 bien calé sur le trône, 
 en tout point le clone
 du premier président de droite.
 Alors les électeurs de désespérer
 car il leur serre la vis
 et envoie sa police
 s'ils refusent d'obtempérer.
 Il ne leur reste qu'une consolation :
 ce n'est pas la vampire
 qui dirige la nation.
 Au moins aura-t-on évité le pire.  

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